Candidature au rectorat

10 éléments-clés du programme

Malgré les difficultés exprimées, il y a, au sein de notre Université, beaucoup d’énergies positives qu’il faut soutenir en allégeant les structures et les processus décisionnels, en clarifiant les rôles, en garantissant que les règles soient suivies de façon transparente et équitable, tout en insufflant une culture du respect, de confiance et de reconnaissance. 

Dans mon programme, j’identifie notamment les priorités suivantes:

  • Rendre l’organisation plus agile en renforçant et clarifiant les structures d’appui et en simplifiant et allégeant les processus;
  • Optimiser les cadres PAT et CORSCI, mettre en place, pour tous et toutes, des moments de vraie respiration, moyennant un calendrier académique adapté et des balises concernant les réunions, et intégrer les besoins du personnel dans la mise en œuvre du multisite;
  • Améliorer et clarifier l’organisation des parcours professionnels, grâce à un meilleur accompagnement du début de carrière, une communication claire sur les possibilités et les critères d’évolution de celle-ci [PAC, PAT, PS(T)] et une amélioration du système des congés de perfectionnement;
  • Reconsidérer les processus de promotion (modalités, critères et délais) et en assurer la transparence et l’application uniforme;
  • Repenser la charge académique (notamment les volumes et l’intégration des initiatives pédagogiques, du suivi des mémoires et thèses, et de la contribution à la formation continue);
  • Accompagner la transition professionnelle du corps scientifique, en veillant spécialement à l’harmonisation des droits sociaux et à un égal accès aux soutiens à la recherche et à la mobilité internationale;
  • Rendre plus attractives les fonctions d’appui et renforcer le personnel technique, les logisticien·nes de recherche et data officers pour un soutien à la recherche sur le long terme.

Il s’agira également, selon une approche transversale, de valoriser la contribution aux priorités stratégiques de la transition écologique et sociale et, dans ce cadre, de mettre spécialement en œuvre une politique d’inclusion, d’équité, de diversité et de soutien à la parentalité.

Les diversités qui composent notre communauté imposent à la fois des mesures d’inclusion plus fortes, des actions assurant une plus grande égalité des chances et un engagement plus ferme à lutter contre les violences et discriminations.

Ma volonté est de ramener dans un seul portefeuille de prorecteur·rice “EDI-Respect” tous les enjeux des diversités afin de mener une politique intersectionnelle volontariste, articulée autour d’un engagement institutionnel-cadre et d’unplan d’actions priorisé, faisant l’objet d’un reporting régulier et transparent et doté de moyens pour sa réalisation. Ce plan comprendra deux volets complémentaires:

  • Un volet de prévention et lutte contre les violences et le harcèlement, ciblant tous les facteurs de vulnérabilité (genre, racisme, handicap, …) et les situations qui les accentuent (statut précaire, relations de pouvoir/de dépendance, culture du secret, etc.) et prenant appui sur le rapport « Harcèlement et violences de genre ». Sécurisation des sites, prévention, sensibilisation de toutes, mise en place d’une première ligne sur chaque site, suivi effectif des plaintes et signalements, protection des personnes et, le cas échéant, sanction ou mesures réparatrices seront mes priorités.
  • Un volet de promotion de la diversité et de lutte contre les discriminations. J’entends identifier et supprimer les obstacles à une progression équitable des parcours de travail et d’étude (pour les étudiant.es, notamment grâce à une évaluation et, le cas échéant, révision du statut PEPS, une amélioration de l’aide sociale et des infrastructures ainsi qu’une adaptation des règlements et procédures) et assurer le suivi des recommandations issues des Etats généraux EDI tenus en octobre 2023.

Je m’engage à agir de manière décisive et tangible pour restaurer la confiance en notre capacité, tant individuelle que collective, à prévenir et combattre toutes les formes de violences et favoriser ainsi une communauté universitaire riche de ses  diversités.

Les cliniques universitaires ont un rôle central dans la recherche médicale, l’accompagnement des futur·es professionnel·les de santé ainsi que dans la qualité de notre système de prévention et de soins de santé. Elles doivent rester des références d’excellence dans leurs domaines de compétences et nous devons leur en donner les moyens. Le renforcement des liens avec nos cliniques est l’un des enjeux prioritaires de mon mandat et il mérite, à mon sens, la création d’un prorectorat dédié, qui soit à même de mettre en œuvre de façon pertinente et efficace les solutions répondant aux enjeux. Il est illusoire de penser que les exigences de la fonction d’une rectrice permettent qu’elle puisse, à elle seule, rencontrer la hauteur des attentes; il est essentiel que nos cliniques soient représentées, en tous lieux où leur voix doit être entendue et où leur expertise est bénéfique aux projets de l’Université, par une personne entièrement dévouée à cette mission, pouvant pleinement et efficacement s’y consacrer.

Au-delà de la création d’un prorectorat, mon programme identifie déjà les priorités suivantes:

  • Ré-examiner la convention entre l’Université et les cliniques afin, notamment, de mieux valoriser l’attractivité des carrières cliniques universitaires et de simplifier les processus liés à la recherche et l’enseignement entre l’Université et ses cliniques ;
  • Revoir le statut des académiques cliniques;
  • Améliorer le soutien que doit offrir l’Université aux cliniques, notamment en termes de collaboration entre celles-ci et les instituts de recherche, ainsi que de mise à disposition de grands équipements;
  • Établir le “Centre médical” comme organe stratégique organisant un partenariat structuré entre nos cliniques;
  • Renforcer et mieux visibiliser le rôle essentiel de nos cliniques dans le système de santé belge.

L’une des missions principales de l’Université est de développer les connaissances scientifiques et les technologies nécessaires aux progrès de la société. Elle doit être à la pointe de la recherche fondamentale et appliquée, disciplinaire, multi-, inter- et trans-disciplinaire, nationale et internationale. Il m’importe donc, avec les instituts et le conseil de la recherche, de définir et mettre en œuvre une politique de la recherche qui soit à la fois respectueuse de toute sa diversité de méthodes, paradigmes et épistémologies, et soutenante pour nos chercheurs et chercheuses. Ceci implique aussi de mobiliser les atouts de nos réseaux.

À cette fin, les priorités  suivantes sont notamment reprises dans mon programme:

  • Permettre un financement minimum et continu de la recherche (éviter les “points de rupture”) en octroyant plus aisément aux nouveaux et nouvelles académiques un FSR Seed Fund, en créant un Fonds Louvain Bridge(pour faire le pont entre des financements, construire un projet de recherche ou finaliser une thèse, par exemple);
  • Assurer le support nécessaire en équipements (notamment via un Master plan “grands équipements”) et en personnel spécialisé (techniciennes, logisticien·nes, coordinateur·rices, data officers, CLC, etc.);
  • Encourager la recherche interdisciplinaire, entre les secteurs et sur les sites, notamment en dotant les Louvain4de moyens suffisants pour initier et coordonner des dynamiques et en rencontrant les difficultés concrètes vécues par celles et ceux qui souhaitent initier un projet de recherche interdisciplinaire;
  • Mener une politique intégrée de soutien aux doctorant.es et au développement de la recherche doctorale, en veillant à l’équité des parcours, en facilitant la conciliation entre temps de recherche et d’encadrement, en adoptant des mesures concrètes pour lutter contre l’abandon et en fournissant un soutien aux promoteurs et promotrices qui le souhaitent;
  • Mieux comprendre et rencontrer les difficultés croissantes plus spécifiquement liées à la recherche fondamentale (obtention de financements, engagement de chercheurs et chercheuses, visibilité pour un large public, etc.);
  • Poursuivre et renforcer le soutien à la mise en place de partenariats entre l’Université et les secteurs privé et public, qui sont essentiels pour traduire la recherche en applications bénéfiques pour la société;
  • Poursuivre et renforcer les liens entre recherche et culture, notamment via les projets dits de recherche-création et l’octroi d’un budget de recherche spécifique;
  • Renforcer la valorisation et la diffusion des recherches, appliquées et fondamentales, auprès de la communauté scientifique et du grand public, afin de sensibiliser à leur importance pour la société et attirer les plus jeunes vers le métier de chercheur ou chercheuse.

Notre engagement vis-à-vis de nos étudiantes et étudiants, quels que soient leur âge et leur parcours, est multiple. Il n’est plus attendu des Universités qu’elles enseignent uniquement des savoirs, mais aussi qu’elles forment aux autres dimensions qui soutiennent une réussite, telles que l’acquisition de compétences humaines, relationnelles et professionnelles. Ces différents défis peuvent être rencontrés grâce à une politique intégrée “enseignement – vie étudiante” qui priorise les objectifs suivants:

  • Continuer à lutter activement contre la précarité étudiante, agir en soutien au bien-être (santé mentale, accès à une nourriture saine, offre sportive, etc.) et à la cohésion, ainsi que mettre en oeuvre des conditions matérielles accessibles et durables (logement, mobilité); soutenir l’ouverture des étudiant.es à la culture, dans le cadre de leurs enseignements et grâce à une offre culturelle large et attractive;
  • Mieux accompagner l’orientation et la réorientation et améliorer nos dispositifs d’aide à la réussite, en veillant à soutenir l’adhésion et la participation de leurs bénéficiaires;
  • Proposer des formations répondant aux besoins sociétaux et aux nouveaux publics d’apprenantes, qui forgent le sens critique, stimulent la créativité et sont en phase avec les besoins d’une formation tout au long de la vie;
  • Développer davantage de méthodes pédagogiques qui répondent aux  réalités professionnelles et aux enjeux sociétaux, notamment à travers un apprentissage expérientiel (stages, service learning, etc.) et en misant – de manière critique – sur les évolutions numériques;
  • Améliorer et renforcer l’accès aux espaces d’apprentissage et plateformes collaboratives (bibliothèques et learning centers);
  • Accentuer la collaboration avec les représentations étudiantes et valoriser l’engagement étudiant.

L’Université apporte sa contribution sociétale par ses recherches et les formations qu’elle propose. Elle doit rester attentive et connectée aux besoins du monde qui l’entoure et des publics auxquels elle s’adresse. Elle doit aussi être un modèle de durabilité et de responsabilité sociétale. Ses campus doivent être plus durables et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2035. La mise en œuvre du Plan transition actuel sera poursuivie et celui-ci sera reconduit avec plus d’ambitions. La rénovation des bâtiments sur tous nos sites et la décarbonation de la mobilité doivent être nos priorités. Nous devons aussi rester à la pointe de la recherche disciplinaire, multi-, inter- et transdisciplinaire sur la transition et nous enrichir des expertises de terrain. L’Université doit aussi continuer à former ses étudiant·es et son personnel aux enjeux et aux voies du développement durable, et faire entendre sa voix dans les cercles influents et auprès de ses partenaires. J’entends utiliser ces leviers pour soutenir un engagement fort, visible et porteur en faveur de la transition. 

Notre gouvernance actuelle est fortement centralisée et reste, à certains égards, distante des réalités de terrain. Les nombreuses évolutions qu’a connues l’Université depuis son plan de développement rendent, quant à elles, de plus en plus pressant le besoin d’une évaluation et d’un (re)positionnement de nos modes de gestion.

J’identifie, dans mon programme, trois axes d’évolutions nécessaires:

  • Rapprocher le conseil rectoral du terrain par l’organisation de rencontres annuelles avec les corps et les entités, et assurer une gouvernance représentative et inclusive s’assurant d’une connexion constante entre le terrain et les organes de l’Université;
  • Asseoir l’identité à la fois ‘une et plurielle’ de notre Université: promouvoir une logique de subsidiarité et d’organisation institutionnelle qui rende compte de notre réalité multisite et respecte l’autonomie nécessaire des entités, tout en rencontrant le besoin de centralisation et de transversalité permettant de s’assurer de disposer d’une structure d’appui solide, fédératrice et responsable. Il convient de reconnaître les différences entre les composantes de l’Université (sites, secteurs, instituts, facultés, services généraux) et s’inscrire dans une visée d’équité des opportunités.
  • Mieux rendre compte des exigences de la responsabilité sociétale de l’Université dans sa gouvernance, notamment dans ses processus et la formalisation de ses partenariats externes.

Notre Université est bien ancrée dans les régions et rayonne sur la scène internationale. Elle peut compter sur une alliance avec l’UNamur et la KULeuven, ainsi qu’un partenariat avec l’enseignement supérieur. Elle a tissé des liens privilégiés avec ses ancien·nes étudiant·es et collaborateur·rices. J’entends soutenir les initiatives qui contribuent à un tel positionnement et offrir les conditions permettant de les déployer.

Quant à l’internationalisation, je propose notamment dans mon programme:

  • la création d’un Institute for Advanced Studies permettant les échanges entre chercheuses et chercheurs internationaux, en séjour au sein des entités, sur les grandes questions de société, selon une approche interdisciplinaire et internationale et, dans ce cadre, proposant notamment des activités multilingues et un programme de fellows;
  • La mise en place d’un lieu physique d’accueil et de rencontres pour celles et ceux qui sont en mobilité-IN (“Louvain International”);
  • une simplification des procédures de cotutelles de thèse;
  • la consolidation de notre participation à Circle U. et à nos autres réseaux (Coimbra, EUA, The Guild, CESAER, etc.);
  • la poursuite et la conclusion de partenariats à valeur équitable, avec l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie notamment.

En Belgique francophone, notre Université se déploie sur deux Régions et trois Provinces, ce qui constitue une chance et un levier dans l’accomplissement de ses missions. Je propose d’établir un cadastre des organisations en lien avec l’Université et de réaliser un bilan annuel de notre ancrage et de notre capacité d’action de développement, en veillant à mieux soutenir chaque site sur sa zone géographique d’influence.

Nos réseaux, ce sont aussi nos partenaires de l’enseignement obligatoire et supérieur ainsi que nos alumni, qui œuvrent, en Belgique comme à l’étranger, à notre déploiement et notre attractivité. J’entends maintenir tous ces liens porteurs pour nos projets.

Le budget de notre Université provient d’une diversité de sources: les ressources de fonctionnement prévues par le décret qui assure le financement de l’enseignement supérieur, mais aussi les moyens issus de notre activité de recherche, de nos services, de la formation continue, de nos fondations, de nos activités immobilières et de la fiscalité. Une approche budgétaire globale, tenant compte des leviers propres à chacune de ces sources, s’indique donc si nous voulons préserver et augmenter les moyens de nos réalisations.

Deux démarches-clés me paraissent complémentaires :

–   Poursuivre une gestion rigoureuse de nos budgets : la gestion efficiente de notre budget par notre administration nous permet de faire état d’un compte de résultat positif, qui est régulièrement validé par les organes d’audit. En tant que rectrice, je serai attentive à ce que nous préservions la qualité de nos comptes et budgets, en concertation étroite avec l’administratrice générale.

–      Accroître nos sources de financement :

  • par une action ferme auprès du monde politique en vue d’obtenir un refinancement de l’enseignement supérieur, un financement adapté pour les hôpitaux universitaires, ainsi que l’attribution de fonds supplémentaires destinés à améliorer le bien-être et soutenir la réussite de nos étudiant·es (santé mentale, prévention des violences, infrastructures adaptées,…);
  • par une mobilisation collective que je souhaite encourager auprès des pouvoirs publics (régions, Europe,…) et du secteur économique, ainsi que via nos Fondations, visant à augmenter les possibilités de soutien dans la recherche de fonds, en lien avec nos priorités stratégiques;
  • par le soutien et la valorisation de notre recherche : lui permettre de se développer davantage, dans de bonnes conditions pour nos chercheurs et chercheuses, c’est aussi se donner la possibilité de booster, à terme, nos moyens propres.

Pour accompagner la mise en œuvre d’une stratégie, je suggère l’établissement d’un « Bureau du Plan », qui pourrait conduire des études prévisionnelles et d’impact sur nos orientations budgétaires, sociales et environnementales, en accord avec nos projets d’inclusion, d’égalité de genre (gender budgeting) et de développement durable.

Je mettrai au service du mandat de rectrice et de notre communauté ma longue et riche expérience dans le champ des trois missions de l’Université, au sein de ses organes représentatifs et décisionnels ainsi que des instances externes au contact du monde politique et de la société civile. Chacune des étapes de mon parcours antérieur (représentation de corps, décanat, présidence d’Institut, vice-rectorat) m’a permis d’acquérir une compréhension fine des besoins et des défis de l’Université, en tant qu’employeur, institution d’enseignement et de recherche mais aussi en tant qu’acteur-clé de son environnement institutionnel, sociétal, politique et économique.

Femme de terrain et de dossiers, mais aussi d’actions effectives et concrètes, je pense pouvoir faire valoir des compétences éprouvées en gestion de projets de grande ampleur, en planification et en accompagnement du changement. Les mandats que j’ai exercés, à l’Université et à l’extérieur, témoignent, il me semble, de ma capacité à prendre des décisions, à les mettre en œuvre et à en assumer la responsabilité ainsi que la défense.

Je crois en un leadership humain, collégial, intègre et courageux, à l’écoute de la communauté, de l’équipe rectorale et des organes de l’Université.

Enfin, les actions que je préconise dans mon programme s’ancrent dans une analyse approfondie, enrichie de multiples rencontres avec tous les corps et entités, dans leurs contextes et réalités spécifiques, et elles s’articulent en suivant une approche intégrée, inclusive et cohérente. Leur mise en œuvre suivra une planification étalée sur la durée d’un mandat de 5 ans, dans le respect des compétences des instances de notre Université. Elle relèvera notamment des missions dévolues aux prorecteur·rices et vice-recteur·rices compétent·es. Il s’agira de s’appuyer sur les diagnostics posés ou à poser et de veiller à la pertinence, la représentativité et l’opérationnalisation des décisions proposées et d’en assurer leur réalisation, en pouvant bénéficier de l’expertise établie de nos administrations et des instances internes d’avis existantes. Un suivi de la réalisation des projets sera, enfin, réalisé et communiqué de façon transparente à la communauté.

Scroll to Top